Les Familles

Les Duthoit

Les Cosserat

Dans la famille Vagniez, je veux

Devred

Gueudet, frères

Deux frères. Bien que la dynastie Duthoit existât depuis plus longtemps, Aimé et Louis Duthoit furent les plus célèbres : élèves de l’école de Dessin à Amiens, ils devinrent les restaurateurs de la cathédrale au XIXe siècle, d’abord avec François-Auguste Cheussey puis avec Eugène Viollet-le-Duc. Nommés par ce dernier les « derniers imagiers du Moyen-Âge », représentés dans une des chapelles de la cathédrale, ils restaurèrent quelques monuments Amiénois comme les églises Saint-Leu et Saint-Germain-l’Écossais. Leurs aquarelles et dessins d’Amiens font encore date en tant que témoignage de la physionomie de la ville au XIXe siècle. Leur atelier se trouvait rue Émile Zola, où il existe encore.

Petit-fils d’Aimé Duthoit, Louis fut un architecte dont les édifices les plus grandioses sont encore visibles : la basilique Notre-Dame de Brebières d’Albert avec son père Edmond (en médaillon) puis qu’il a reconstruite après la Grande Guerre, l’hôtel Bouctot-Vagniez, actuelle rue des Otages, où le néogothique se mêle à l’Art nouveau, le plan d’Amiens après le premier conflit mondial ou encore l’École des Beaux-Arts de style Art déco, actuelle Conservatoire. Un architecte aux multiples styles.

Pierre à l’édifice. Son nom lui va si bien. Pierre Cosserat fut le premier de la dynastie du Velours d’Amiens alors qu'il était marchand de velours gaufrés d’Utrecht. À sa mort, en 1832, son fils Eugène continua l’aventure avec pour apothéose la manufacture de velours de coton du Faubourg de Hem au milieu des années 1850. Des centaines d’ouvriers furent employés de son vivant. Oscar, son fils, prit le relais et fit de Cosserat une marque internationale avant que Pierre, deuxième du nom, ne lui succédât. L’entreprise passa de main en main dans la famille Cosserat jusqu’en 1985. L’histoire ouvrière d’Amiens passe obligatoirement par la dynastie Cosserat qui construisit de nombreuses usines et logea dans des hôtels particuliers dont deux rue de la République.

Le père Bénoni, créateur des établissements Vagniez, 16 rue des Jacobins (la façade existe toujours), et époux de Florentine Fiquet avec qui il édifia un hôtel particulier, actuel Conseil Régional de Picardie mail Albert Ier ainsi que La Roseraie en 1866 à Sains-en-Amiénois.

Les fils Bénoni et Édouard. Bénoni et Louise-Théodora Renon s’installèrent dans l’hôtel qui porte leur nom au 14 rue Lemerchier. Édouard, négociant, réaménagea l’hôtel particulier familial et fit construire les communs en briques jaunes encore visibles au 63 rue de la République.

La petite-fille Marie-Louise. Elle se maria avec André Bouctot, issu d’une famille industrielle rouennaise, et ils firent construire leur hôtel particulier par Louis Duthoit, qui se trouve rue des Otages actuelle.

Peut-être l'un des noms les plus connus du monde du vêtement et dont beaucoup ne savent pas que son créateur était Amiénois. En 1902, Henri Devred ouvrit son premier magasin de prêt-à-porter à Amiens, rue des Trois-Cailloux là où existe encore la boutique. Il développa de nombreux magasins dans le Nord de la France avant que sa femme, Léontine, et son fils aîné René, ne prirent le flambeau en dirigeant la maison lorsqu'il mourut en 1914. Léontine Devred multiplia les succursales et modernisa les ateliers d'Amiens. L'aventure de l'entreprise familiale prit fin en 1996 quand Devred fut racheté par le groupe Omnium.

Gustave et Lucien Gueudet prirent en main l'entreprise familiale créée par leur père, Charles, la développèrent ainsi que le réseau de distribution de l'automobile. Après la conclusion d'un contrat de Gustave avec Louis Renault en 1920, le siège social de Gueudet est transféré à Amiens en 1922 où un édifice Art déco nommé Palais de l'Automobile fut construit. Un monument qui cache quelques secrets...