Les hommes de la Cathédrale

Saint-Firmin

Évrard de Fouilloy

Robert de Luzarches

Thomas et Renaud de Cormont

Jean de La Grange

Nicolas Blasset

Eugène Viollet-le-Duc

Originaire de Pampelune, en Espagne, Firmin évangélisa 3 000 personnes en 3 jours, provoquant la colère du gouverneur Sebastianus à Amiens. L’homme fut décapité sur ordre du dirigeant en 303, puis fut inhumé dans le cimetière Abladène, à l’emplacement du quartier actuel de Saint-Acheul, par Faustinien. Saint-Firmin est considéré comme le premier évêque d’Amiens selon la tradition. Pour découvrir où se trouve son caveau supposé, c’est ici.

Né à Fouilloy, près de Corbie, Évrard fut évêque d’Amiens de 1211 à 1222. Lorsque la cathédrale d’Amiens, dont il était le chef, disparut sous les flammes en 1218, il prit l’initiative de la reconstruire. Il prit pour maître d’œuvre Robert de Luzarches.

D’où vient-il ? Sans doute de Luzarches, dans le Val-d’Oise actuel. Son projet le plus connu fut la cathédrale Notre-Dame d’Amiens construite à partir de 1220. Étant mort pendant le chantier, quelles parties de la cathédrale furent de sa main ? Probablement le plan au sol, la construction de la nef ainsi que le parti pris esthétique, entre autres.

Robert de Luzarches fut remplacé par Thomas de Cormont, puis par Renaud de Cormont (médaillon) autour de 1240. Ce dernier aurait été à l’initiative de plusieurs évolutions architecturales comme par exemple le triforium vitré et fut à l’origine du labyrinthe de la pierre centrale, dont l’original de celle-ci est au Musée de Picardie : sur la pierre octogonale, témoin d’un événement unique par an le 24 juin, sont représentés Évrard de Fouilloy, Robert de Luzarches, Thomas et Renaud de Cormont.

Membre de Conseil du roi Charles V, Jean de La Grange devint évêque d’Amiens en 1373. Proche du pape Grégoire XI dont il était le conseiller, il resta très attaché à Amiens et à sa cathédrale : en témoigne le Beau Pilier, contrefort soutenant la tour Nord pour éviter qu’elle ne s’effondre. Plus qu’un élément structurant, c’est un véritable manifeste politique pour le roi de France Charles V qui y apparaît accompagné de ses deux fils dont le futur Charles VI sans oublier l’évêque qui se fit représenter sur ce Beau Pilier avec son chapeau de cardinal.

Ce sculpteur est lié sans conteste à la cathédrale. Son œuvre la plus célèbre est l’Ange Pleureur, un enfant sanglotant, qui fut connu dans le monde entier pendant la Première Guerre mondiale. Membre de la Confrérie du Puy Notre-Dame d’Amiens en 1625, il fut chargé du décor pour l’entrée solennelle la même année de la reine Henriette d’Angleterre. 1637 fut l’année de sa consécration quand il fut architecte et sculpteur ordinaire du roi. D’autres œuvres du sculpteur sont parsemées dans la cathédrale et dans l’église Saint-Rémi, à l’angle des rues de la République et des Cordeliers.

On connaît de lui la restauration de Notre-Dame de Paris et la reconstruction du château de Pierrefonds, mais la restauration de la cathédrale à Amiens eut elle aussi pour architecte Eugène Viollet-le-Duc de 1849 à 1874. Des têtes plus grosses que les originales, une restauration de chapelles ainsi que deux représentations de lui-même et une de sa femme font de cet épisode de l’histoire de Notre-Dame d’Amiens un des chapitres de la vie d’un des plus illustres architectes.